Le Paris des Merveilles #1, les Enchantements d'Ambremer - Pierre Pevel

Cher Griffont,

Je m'excuse. Vraiment, je suis toute désolée d'avoir mis si longtemps à lire ton histoire, je sais pas ce que j'ai fabriqué. Enfin, si je sais, mais ça n'explique pas. Mais tout vient à point qui sait attendre, qui veut voyager longtemps ménage sa monture et qui met quinze ans à lire un livre finit quand même par bien l'aimer, tout est donc bien qui finit bien dans le grand dictionnaire des expressions.

Moi quand je réfléchis à mes priorités dans ma vie.

De quoi que ça cause ?
Paris, début du XXème siècle. Enfin, Paris, un peu différent, un peu merveilleux (et oui c'est un peu le nom de la saga aussi, bravo le veau !), puisque empreint de magie. La tour Eiffel nous a été offerte par les fées qui vivent à côté mais en même temps, dans une autre dimension (olala, je vous jure que c'est beaucoup moins compliqué et laborieux que ce que je raconte !). Et dans ce Paris aux douces effluves steampunk vit Griffont, un mage, qui va se retrouver (un peu) malgré lui entraîné dans une aventure à base de trafic d'objets magiques, de train onirique et de gargouilles malintentionnées.

Quoi il était pas clair mon résumé ?

Un univers riiiiche !
Ça, on ne peut pas dire le contraire ! Pierre Pevel a une sacré imagination, qui sert admirablement son récit. Les arbres qui discutent (à mi chemin entre un Ent et Grand Mère Feuillage), les chats ailés, les dragons, les licornes, les fées... Toutes ces créatures cohabitent joyeusement tout en gardant une parfaite cohérence dans le roman. Et déjà, c'est fort. Plus on avance dans l'histoire et plus on en apprend sur l'univers, comment il fonctionne, et on découvre de nouvelles espèces, mais sans jamais que ce soit trop d'informations. J'ai tout compris, c'est vous dire.
Le roman présente la bliiiinde de personnages par contre, mais comme Monsieur Pevel est gentil, il nous fait des petites piqures de rappel de temps en temps sur qui est qui (pour ceux qui par exemple n'auraient pas de mémoire (ou mis 6 mois à lire le bouquin (ou les deux))), histoire qu'on soit pas trop paumés, ce qui fait que j'ai été bien moins confuse que dans Brexit Romance par exemple.
On retrouve aussi des grandes figures du XXème (coucou Méliès ♥) et ce mélange entre personnages historiques et personnages fictionnels permet d'encrer l'histoire encore plus dans ce Paris fantastique.
D'ailleurs, les personnages. Ou en tous cas les principaux ; Griffont, Isabel de Saint-Gil, Azincourt, Lucien et Auguste, Étienne (oké Etienne est pas forcément le personnage le plus important du roman, mais alors je sais pas pourquoi, il m'a beaucoup plu). Ils sont tous attachants et surtout, si on peut éventuellement se mélanger les pinceaux entre les personnages secondaires, eux, on ne se trompe pas. Ils ont leur personnalités bien définies, leur petit caractère qui les rendent tout à fait humain (enfin, pour ceux qui le sont en tous cas (pour les autres on va donc dire "qui les rendent tout à fait pas humain" (mais du coup on dirait pas que c'est un compliment, merde c'est compliqué, et en plus je suis sûre que vous voyez tout à fait ce que je veux dire et je me casse la nénette pour pas grand chose)). Du coup, c'est un plaisir de suivre tout ce petit monde à travers Paris et l'OutreMonde (le Royaume des fées et autres bestioles magiques) !
Et puis le début du XXème, c'est beaucoup trop cool, Plouf aime l'ambiance, ça sent le steampunk, comme si le monde hésitait encore entre l'électricité et la vapeur.

Bé si, il faut choisir Véronica, non on ne peut pas avoir les deux.

S'ennuyer ? Quand ça ?
C'est que ça ne s'arrête jamais ! Les actions s'enchaînent, le pauvre Griffont a dû dormir pendant 2 semaines non-stop après ce premier tome pour se remettre j'en suis sûre, parce qu'il courre partout, qu'il prend quelques coups au passage (alors que bon, chaton, c'est pas trop sa faute non plus) et en plus il ne ronchonne que très peu (bon, il ronchonne quand même un peu, mais ça peut se comprendre quand même). Et puis, les révélations s'enchaînent, certaines que j'avais vu venir, sans que ça ne gêne bien ma lecture, ou d'autres que je n'avais pas du tout, mais alors pas du tout capté et bim, tiens, c'est cadeau. Du coup, c'est bien cool.
En fait, c'est un roman en mouvement. Les personnages sont toujours en train de bouger, ce qui donne ce sentiment d'action presque constant et assez grisant, je dois dire. Et quand on commence un peu à fatiguer de les voir courir partout, paf, une petite scène plus posey bebey, à base de petit déjeuner qui va vous filer une bonne grosse dalle (enfin, en tous cas ça a fonctionné pour moi).
Et puis, le petit bonus, c'est quand l'auteur vient briser le quatrième mur pour discuter directement avec nous. Et on voit que c'est extrêmement bien fait, parce que ça ne nous fait pas sortir du roman, au contraire. Et, je vous ai dit que c'était tout à fait drôle aussi ? Enfin, pas à se taper le cul par terre de comique hein, mais c'est très malicieux dirais-je. On donne dans l'humour subtil, dans le bon mot, dans le pince sans rire, dans la petite ironie qui va bien, ce qui personnellement, me plait beaucoup.
Léger petit malus, histoire de râler, parce que j'aime râler n'en déplaise à mon Lecteur Aléatoire, j'ai juste à déplorer un mini deus ex machina à la presque fin du roman, qui m'a, disons, un peu chafouinée. Mais comme je chafouine rapidement, on va dire que c'est pas grand chose.

Rrroh ça va, c'est qu'un petit chafouinage, pas la peine d'être
violent Lecteur Aléatoire !

Tout ça pour dire ?
J'ai adoré découvrir ce premier tome, et non, je ne sais pas trop pourquoi j'ai mis autant de temps à vraiment m'y mettre. Parce qu'une fois plongée dedans, les pages se tournaient toutes seules.
Je vais carrément lire la suite, et promis je mettrais pas 6 mois entre la première et la dernière page.

A plus ♥